Dans le ciel du Serengeti en Tanzanie, se cache élégamment derrière un monticule rocheux, par-delà l’épaisse couche nuageuse qui menace l’horizon, une cohorte d'objets volants non identifiés et autant d'aliens planqués derrière les hublots de ces véhicules spatio-temporels, sortes de soucoupes ovales caméléon grises floquées du signe UFO. Ils sont en séminaire d'entreprise et viennent pour la première fois dans cette partie du cosmos en empruntant le trou de verre RN6, la fine fleur du trou noir qui permet de franchir l'espace infini en deux trois années lumière à peine.
Fascinés par ce musée à ciel ouvert, ils observent nerveusement à la loupe. Nerveusement ? Oui. C'est que la présence coagulée de 100 collaborateurs Aliens dans chaque moyen de transport rend vite l’expérience étouffante. Un asile psychiatrique à ciel ouvert. Arriver dans le ciel de Dar Es Salaam, s’engouffrer à la queue leu leu dans des soucoupes tout droit sorties de la série Les Envahisseurs, tout est chronométré. Tu files à travers le Serengeti. A la queue leu leu, tu fais des photos. A la queue leu leu. Tu explores pour dénicher le léopard comme maman ouistiti des poux dans la toison de son rejeton.… A qui mieux mieux. J’ai vu son cul-cul tout rouge, j’ai vu la bêbête se faire dessus, j’ai vu leur coït, j’ai vu j’ai vu. Et j’ai vu… Et tu désespères, et tu t’émerveilles, et tu pousses de tes fesses vertes (ce sont de petits hommes verts) le voisin pour avoir la meilleure place, le point de vue imprenable sur le gnou.
Et puis le clou du spectacle arrive. Tous se massent alors d'un même élan derrière le petit hublot, son effet grossissant, et s’extasient. Oooooooh Aaaaaaah… Certains gesticulent mais pour autre chose, la vessie trop
pleine, le petit piment de la veille qui travaille leur système digestif. D’autres
réajustent la visière de leurs casques télépathogènes en pierre de lune, les
derniers dans le fonds sont à la pause, ils installent avec précaution leur écouteur
intersidéral qui permet la visite audio-guidée. Tous sont en émoi devant cette
colonie si fantastiquement soudée, qui laisseraient les plus vieux à l’avant
probablement pour ne laisser personne en chemin… Et une interrogation collective
fait son chemin… Quel est donc cet étrange animal kaki dont les quatre membres
noirs sont parfaitement ronds ? Comment vit-il ? Comment se nourrit-il ? Ils finiront bien par le découvrir en décortiquant les migrations coordonnées de ces étranges
créatures éprises de vie grégaire, depuis la station Shell jusqu’au Garage du
coin. Aller puis Retour.
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