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vendredi 4 septembre 2020

Ramsuk Singh


Xavier a été en couple puis un jour il est parti. Elle voulait le faire rentrer dans une boîte, couper tout ce qui dépassait. Au contact d'une femme trop autoritaire qui re-crée le lien de sa conscience à son ventre, à son homme-enfant, son bébé à naître dans son couple, le mari infantilisé finit par marcher derrière sa femme dans la rue, mauvais signe, et se dessèche étrangement, finit par ressembler à un saucisson des Aldudes. Littéralement vampirisé par cette femme séchoir qui s'ignore peut-être, il commence à gamberger lorsqu'elle plante un à un les piquets de son projet de vie unilatéral, une tente pour abriter "son doublon", l'objet de ses désirs qu'elle va façonner à son image. Xavier a une vision, il voit comment le transfert affectif se fera manu militari de lui vers l'enfant, lui ne sera plus qu'un bibelot à dépoussiérer de temps en temps sur l'étagère du salon.

Lorsqu'enfin, elle évoque sans détour le projet de naissance, parle de tomber enceinte, organise leur vie comme l'acquisition d'un prochaine voiture - régime, cure de vitamines, timing pour les rapports sexuels (de préférence le mercredi soir), renforcement musculaire, séances d'étirement et de méditation pour favoriser la fertilité, il commence à vaciller, sa patience aussi... Mais il n'y voit pas encore assez clair pour agir. C'est justement l'époque où s'isolant sur une île grecque pendant les grandes vacances (conseil du gynéco encourageant le "changer de décor", le "réinventer le quotidien", le "chercher la bonne énergie", elle n'a plus que ce mot à la bouche), le couple fait la rencontre de leurs hôtes, un autre couple qui leur ressemble un peu avec une dizaine d'années de plus et 3 marmots en bas âge. Ils ont quitté Paris, persuadés que le secret du bonheur se trouvait quelque part dans les Cyclades, sans comprendre encore que ses problèmes on les traîne partout avec soi, tant qu'on n'a pas courageusement pris la sage décision de vivre avec. L'île s'appelle désavantageusement Siros et la consommation de Txipuro (alcool local qui monte vite à la tête) par le père de famille met la puce à l'oreille de Xavier. Mais c'est lorsque le père de famille accablé lui fait découvrir son hangar, son sanctuaire où il essaye de fabriquer tout seul un avion bi-place à moteur depuis plus de 10 ans que Xavier comprend... 

L'inconscient du type lui intime l'ordre de se barrer d'ici au plus vite. Il est Papillon et ce caillou c'est Alcatraz. Tout est limpide pour Xavier qui en tire un lumineux enseignement et reprend sa liberté au retour des vacances. Ah les intuitions masculines dont on ne parle jamais ... Elle se fendra lors d'un dernier tête-à-tête d'un "De toute façon j'aimais plus ton Energie". Et Xavier de lui répondre, tout en empathie et calme retrouvé "Je vais te faire un aveu, moi non plus". Sur la fin, ils avaient donc fini par se comprendre. Jamais trop tard.

Il est encore jeune (27 ans) Xavier et se sent sauvé après quelques mois de tâtonnements par l'amitié nouée avec une clique des joueurs du dimanche retrouvés chaque semaine sous le métro aérien. Ils sont réunis par la grâce d'un autre ballon qui peut rendre fou, aussi rond que la façon dont sa vie tourne : un ballon de basket. Pas d'autre heureux évènement que de tomber sous l'empire d'un jeu. D'une amitié sportive. Plus jeune il aimait follement le Basket, se réveillant la nuit pour voir les matches de NBA, le sentiment de vivre un rêve éveillé... Il s'en était éloigné en commençant une vie professionnelle peu excitante, puis en entamant cette relation amoureuse qui lui avait ouvert les yeux sur ce qui lui manquait ... Désormais il se consacre pleinement au Basket à ses heures. Il est devenu ce moine-soldat qui se donne sans compter, qui ne néglige aucun effort, allant au bout du bout de ses capacités, de sa fatigue. Donnant tout, tout le temps. Il ne mesure qu'1m73 ce petit meneur de jeu inspiré, mais il trouve les moyens de renverser, plier un match, saisir les opportunités, trouver les brèches dans la défense adverse, s'appuyant comme le demi de mêlée au Rugby sur les "gros et les grands devant" pour donner corps à ses visions, à ses intuitions de jeu. Un regard chirurgical et éclairé sur les immenses possibilités de ce jeu.

Et pour sa fougue, et pour son talent, il est finalement repéré par un club de 3ème division et y traverse brillamment 3 saisons faisant l'admiration des supporteurs, du club et de ses coéquipiers, étonnés de voir autant de capacité révélées sur le tard par un physique se prêtant peu à ce sport. Il est même "drafté" par un club plus cossu de 2ème division dans une petite ville à flanc de montagne. C'est ainsi qu'il quitte la grande ville pour la petite au pied des Alpes. 

Mais pour Xavier, rien d'impossible... Ni mettre fin à une relation alors qu'elle est sur le point d'aboutir sur une célébration, une naissance, ni commencer une carrière sportive alors qu'on ne miserait pas un kopeck sur lui. Sa force mentale est telle en certaines extrémités qu'il se sent absolument libre et sans contraintes lorsqu'il le décide. Même si son corps semble lui imposer un autre chemin, davantage d'humilité. Il perce à son niveau mais va rapidement faire l'expérience des clubs sans passion, des patrons de clubs venus pour la gloire, l'oseille, les sponsors, les pom-pom girls, l'apparence...  Il est alors pris de ce curieux sentiment que quelque chose ne tourne pas très rond. 

Et lors d'une fameuse nuit dont il se souvient comme si c'était hier, il fait un rêve lucide qui lui ouvre les yeux. Il court sur un fil tendu au dessus de l'océan. Un ballon de Basket gigantesque y glisse derrière lui, va bientôt le faucher, l'écrabouiller, l'expulser de ce chemin céleste tracé dans les nuées. Alors que le ballon accélère sa course et grossit à vue d'oeil, Xavier évalue les centaines de mètres qui le séparent de la surface de l'océan, où des prédateurs semblent attendre le moindre faux geste de sa part. Il se jette et se réveille alors, fiévreux, trempé. Il y voit un signe. La passion pour le ballon, oui, mais la concurrence, le business autour, l'argent misé sur le cheval qu'il est en train de devenir, ah ça non ! Il arrête tout sans transiger, sans exiger quoi que ce soit, sans autre explication que pour lui-même, en paix avec sa conscience.

Intuitivement, il quitte à la petite ville pour le village, après avoir quitté la grande.

Il rejoint alors une petite communauté vivant en auto-suffisance dans la Creuse. On y plante, on y cultive, on s'auto-suffit. Mais certains veulent lancer leur marque, un business autour du commerce de proximité avec des produits sains, issus de la terre et d'une agriculture paraît-il responsable.

Lui est jusqu'au-boutiste. Il ne veut plus transiger, il veut la pureté des intentions, et la mettre en accord avec ses actes de vie.

Dans. cette communauté, il y a Chan que chacun appelle Chan'Man. Il a ce côté Chaman, parce qu'il parle lentement que que son regard semble embrasser simplement le monde dans sa complexité, dans sa totalité.  Xavier découvre à travers lui le Yoga Sivananda mais en bon Moine-Soldat qu'il a toujours été, il veut aller encore plus loin, trouvant que Chan'Man use trop de son aura pour fertiliser les esprits autour de lui. Dont celui de Xavier qui a pourtant l'intention de pousser l'expérience de ré-ensauvagement jusqu'au bout de ses possibilités.

Il s'absorbe dans un Ashram de la région du Mans. Il s'y consacre corps et âme, sans toucher de salaire (l'argent vécu comme une corruption de l'âme) pendant que l'Ashram vit sereinement du phénomène en vogue qu'est devenu le Yoga. Il gagne en souplesse ce qu'il perd en musculature.

Il contribue à la notoriété du centre qui voit ses profits grimper grâce son implication désintéressée, sans faille.

Lui ne voit plus rien que le sentiment d'avoir été dans une épure du désintéressement au service d'une déconnexion croissante le ramenant toujours plus vers la nature.

Son père, dépité, persuadé que son fils est sous la coupe d'un mouvement sectaire, vient lui rendre visite persuadé que son fils s'est auto-aliéné sans vraiment s'en rendre compte. Et lui raconte une histoire qu'il tient de son propre papa. Une histoire d'armoire et de saut dans le vide pour un petit enfant que le père exhorte à sauter en lui disant "fais moi confiance, je suis ton père". L'enfant saute et s'ouvre le crâne contre l'angle du lit. Plus de peur que de mal. Le père lui dit alors "retiens cette leçon pour plus tard". Ne faire confiance à personne , même pas ton père. Ne fais confiance qu'à toi-même et à tes intuitions profondes". Mais Xavier par réflexe ne se reconnait pas dans cette histoire. Sa relation compliquée à son père lui fait dire que ve dernier cherche par tout moyen à l'éloigner de son bonheur...

En désespoir de cause, le père tente le tout pour le tout. Il a eu vent d'un ami d'enfance (le parrain de son f ils) que son chien venait d'avoir des petits. Il propose donc à Xavier de l'accompagner pour aller chercher un compagnon et le ramener à l'Ashram en espérant secrètement que ce voyage à deux ou que la vision d'un être tout mignon redonneront à son fils un élan vital pour comprendre qu'il est bien sous influence. Xavier accompagne son père. Ils reviennent ensemble avec le chiot. Mais aucun miracle ne se produit. Pire, lorsqu'ils le présentent aux membres de la communauté, tous viennent s'agenouiller autour et devant le chiot, en une procession étrange, ésotérique,  ne calculant pas le père qui sent que tout est perdu. L'Ashram lui trouve même un nom à ce chiot : RAMSUK SINGH.

Mais voilà. L'histoire ne s'arrête pas là. Ramsuk Singh s'est avéré tellement agité, agressif (sa nature profonde peut-être ?) que les équipes de l'Ashram ont dû sévir et décidé pour le bien de tous et pour le bon déroulement de leurs activités, de le mettre en cage pendant les heures de cours et d'initiation. En cage ? Il n'en fallait pas plus pour que Xavier comprenne enfin qu'il serait plus libre ailleurs.

L'intuition masculine, une fois de plus !

Xavier a depuis regagné la grande ville, y a reconquis son amour de jeunesse, parce qu'à l'époque ce n'était pas le moment tout simplement, il rejoue au Basket mais pour le plaisir avec ses 2 enfants qu'ils ont adopté sur le tard, parce qu'ils l'ont vraiment décidé ensemble. Il apprécie toujours le Yoga bien utile de temps en temps pour assouplir ce qui peut encore l'être sur sa vieille carcasse. Xavier est là, il se bat, il écoute ses intuitions et pas un jour ne passe sans qu'il ne remercie la têtutesse de son père lorsqu'il s 'était ainsi évertué à lui rouvrir les yeux. On peut reprocher beaucoup de choses à un père mais pas son opiniâtreté à ne jamais cesser de vouloir aider ses enfants. 

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